{"id":1775,"date":"2021-01-21T10:45:30","date_gmt":"2021-01-21T10:45:30","guid":{"rendered":"http:\/\/prod.africahotnews.com\/?p=1775"},"modified":"2021-01-21T13:24:07","modified_gmt":"2021-01-21T13:24:07","slug":"togo-interview-ayao-gbandjou-regrette-larrestation-des-membres-du-set","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/africahotnews.com\/2021\/01\/togo-interview-ayao-gbandjou-regrette-larrestation-des-membres-du-set\/","title":{"rendered":"Togo-Interview: Ayao Gbandjou regrette l\u2019arrestation des membres du SET"},"content":{"rendered":"\n

Dans une interview accord\u00e9e au confr\u00e8re \u00ab Letabloidtogo \u00bb, le Secr\u00e9taire G\u00e9n\u00e9ral de la F\u00e9d\u00e9ration des travailleurs du bois et de la construction du Togo (FTBC), Ayao Gbandjou, a d\u00e9plor\u00e9 la mani\u00e8re dont le gouvernement traite et intimide les membres du Syndicat des enseignants du Togo (SET). Le syndicaliste estime que c\u2019est une violation des dispositions du code du travail et des conventions de l\u2019Organisation internationale du travail (OIT). Bonne lecture.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Un responsable du SET est arr\u00eat\u00e9 dans le cadre d\u2019un appel \u00e0 la gr\u00e8ve lanc\u00e9. Retracez-nous l\u2019affaire et faites-nous part de votre r\u00e9action en tant que syndicaliste.<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n

C\u2019est depuis samedi que nous avons appris l\u2019arrestation nuitamment  dans la r\u00e9gion de Kara, du rapporteur du nouveau syndicat, le SET, Syndicat des enseignants du Togo. De recoupement en recoupement, nous avons entendu aussi le Secr\u00e9taire G\u00e9n\u00e9ral. Il  y a \u00e9galement eu des \u00e9changes de courriers entre le ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l\u2019Artisanat Dodji Kokoroko et son coll\u00e8gue de l\u2019Administration territoriale, de la D\u00e9centralisation et du D\u00e9veloppement des territoires Payadowa Boukpessi (\u2026) Nos camarades avaient tout simplement lanc\u00e9 un pr\u00e9avis de gr\u00e8ve pour un certain nombre de revendications, ce qui est normal pour une organisation syndicale.  C\u2019est dans ce cadre que nous avons appris l\u2019arrestation et les poursuites contre certains responsables dudit syndicat. C\u2019est quelque chose que nous regrettons (\u2026)<\/p>\n\n\n\n

La r\u00e9ponse du ministre de l\u2019Administration territoriale porte \u00e0 croire qu\u2019on demande \u00e0 cette organisation syndicale son existence l\u00e9gale (\u2026) Il nous revient que nos amis, d\u00e8s la constitution de leur syndicat, ont d\u00e9pos\u00e9 une demande de d\u00e9claration au minist\u00e8re de l\u2019Administration territoriale. C\u2019est une erreur de nos camarades parce que les textes, que ce soit le code du travail ou les Convention 87 de l\u2019OIT (Organisation internationale du travail, Ndlr) et surtout 98 qui pr\u00f4ne la libert\u00e9 syndicale que le Togo a ratifi\u00e9es d\u2019ailleurs, reprises en partie par le code du travail en son article 13, stipulent qu\u2019un syndicat, d\u00e8s sa cr\u00e9ation, d\u00e9pose ses statuts et r\u00e8glement int\u00e9rieur au niveau de la commune dans laquelle il a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9. C\u2019est un r\u00e9gime de d\u00e9claration contre accus\u00e9 de r\u00e9ception. Il faut dire que nos amis ont frapp\u00e9 \u00e0 la mauvaise porte.<\/p>\n\n\n\n

De l\u2019autre c\u00f4t\u00e9, on peut \u00e9galement dire que la r\u00e9ponse donn\u00e9e par le ministre Payadowa Boukpessi suite \u00e0 la demande de son coll\u00e8gue Kokoroko est aussi regrettable et viole la proc\u00e9dure pr\u00e9vue et les conventions internationales. Parce qu\u2019il n\u2019appartient pas au minist\u00e8re de l\u2019Administration territoriale de dire que tel syndicat, \u00e0 travers un r\u00e9c\u00e9piss\u00e9, est l\u00e9gal ou pas. C\u2019est plut\u00f4t aux communes de le faire, selon le code du travail. En r\u00e9sum\u00e9, nous pouvons dire tout simplement qu\u2019il y a vice de proc\u00e9dure dans l\u2019ensemble et qu\u2019on ne peut pas, selon la convention 98 de l\u2019OIT qui pr\u00f4ne le droit d\u2019organisation et de n\u00e9gociation, emp\u00eacher les travailleurs organis\u00e9s dans un syndicat ou autre forme d\u2019association, de pouvoir n\u00e9gocier ou faire des mouvements de gr\u00e8ve et aller jusqu\u2019\u00e0 arr\u00eater certains nuitamment.<\/p>\n\n\n\n

Qu\u2019\u00e0 cela ne tienne, nous demandons la lib\u00e9ration pure et simple du responsable syndical arr\u00eat\u00e9 et l\u2019ouverture d\u2019un dialogue social pour discuter autour d\u2019une table des probl\u00e8mes des travailleurs, revenir sur leur plateforme revendicative. En tant qu\u2019organisation syndicale, nous lan\u00e7ons un appel \u00e0 toutes les autres organisations soeurs \u00e0 rester vigilantes parce que le droit \u00e0 la libert\u00e9 d\u2019organisation est en train d\u2019\u00eatre attaqu\u00e9. On ne peut, sous quelque pr\u00e9texte que ce soit, emp\u00eacher les organisations syndicales ou bien les travailleurs de mener d\u2019une mani\u00e8re responsable leurs activit\u00e9s en tant qu\u2019organisation de d\u00e9fense des droits syndicaux voire humains.<\/p>\n\n\n\n

Le n\u0153ud effectivement, c\u2019est ce grief de d\u00e9faut de r\u00e9c\u00e9piss\u00e9 avanc\u00e9 par le ministre de l\u2019Administration. Dans le monde syndical, on crie au scandale. Pourquoi donc ?<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n

Ce qui se passe ces derniers temps dans l\u2019ensemble du paysage de la vie associative, que ce soit syndical, de la soci\u00e9t\u00e9 civile, m\u00eame de la presse, est grave. C\u2019est comme si le Togo est en train de reculer sur un certain nombre de dispositions. Quand vous prenez le courrier r\u00e9ponse du ministre Boukpessi, c\u2019est ahurissant. Parce que nous savons la comp\u00e9tence du minist\u00e8re de l\u2019Administration territoriale qui dispose d\u2019un certain nombre de techniciens. Au regard de \u00e7a, on ne peut pas dire qu\u2019on confond les associations corporatistes, c\u2019est-\u00e0-dire des syndicats, \u00e0 celles de la loi de 1901. M\u00eame si les deux sont dans un m\u00eame r\u00e9gime d\u00e9claratif, il y a s\u00e9paration par rapport aux proc\u00e9dures. C\u2019est comme si le ministre est en train de soumettre aujourd\u2019hui le dossier pour lequel nos camarades ont frapp\u00e9 \u00e0 la mauvaise porte en le d\u00e9posant au minist\u00e8re de l\u2019Administration territoriale, \u00e0 une d\u00e9cision de r\u00e9c\u00e9piss\u00e9, ce qui est anormal.<\/p>\n\n\n\n

Les syndicats ne sont pas tenus d\u2019avoir un r\u00e9c\u00e9piss\u00e9 pour pouvoir mener leurs activit\u00e9s. Selon le code du travail ancien ou r\u00e9vis\u00e9 et adopt\u00e9 tout r\u00e9cemment,  et m\u00eame les conventions internationales de l\u2019OIT, les syndicats sont simplement appel\u00e9s \u00e0 d\u00e9clarer leur existence \u00e0 la commune ou \u00e0 la pr\u00e9fecture dans laquelle leur congr\u00e8s constitutif a eu lieu. Leur activit\u00e9 n\u2019est jamais soumise \u00e0 un quelconque r\u00e9c\u00e9piss\u00e9. L\u00e0, il faut dire que le gouvernement ou le ministre Boukpessi a entam\u00e9 ce que nous pouvons appeler la violation de la convention 87 et du code du travail qui peut avoir des cons\u00e9quences lourdes pour le Togo sur le plan international, parce que lorsque vous ne respectez pas un certain nombre de dispositions au niveau de l\u2019OIT, vous pouvez \u00eatre interpell\u00e9 sur des plaintes au niveau du Comit\u00e9 international de la libert\u00e9 syndicale et d\u2019expression, un comit\u00e9 tripartite qui si\u00e8ge \u00e0 Gen\u00e8ve. Donc si les organisations syndicales du Togo posent ce probl\u00e8me au niveau international, le ministre Bawara devrait \u00eatre interpell\u00e9, et donc l\u2019Etat togolais. C\u2019est une erreur grave. Cependant, ce probl\u00e8me peut \u00eatre r\u00e9gl\u00e9 d\u2019une mani\u00e8re technique. On peut supposer que ce sont les techniciens qui ont induit le ministre en erreur ; donc on peut d\u2019une mani\u00e8re habile d\u00e9placer le dossier vers les comp\u00e9tences concern\u00e9es pour que \u00e7a soit r\u00e9gl\u00e9. Le pire, c\u2019est d\u2019aller arr\u00eater le syndicaliste.<\/p>\n\n\n\n

C\u2019est comme si le Togo recule. Ces derniers temps, on arr\u00eate par l\u2019intervention du SCRIC les gens en pleine rue\u2026 Il va falloir que nous revenions vraiment  sur le terrain des principes d\u00e9mocratiques, de biens\u00e9ance. Lorsqu\u2019il y a des proc\u00e9dures \u00e0 suivre, il faut qu\u2019on les suive jusqu\u2019au bout. Nous en tant qu\u2019organisation syndicale, que ce soit sectorielle ou faiti\u00e8re, nous avons la responsabilit\u00e9 de d\u00e9fendre et de prot\u00e9ger les acquis syndicaux, c\u2019est tr\u00e8s important. C\u2019est par des luttes que nous avons arrach\u00e9 ces acquis  et nous devons continuer par des luttes \u00e0 les sauvegarder. Nous r\u00e9it\u00e9rons notre demande de lib\u00e9ration pure et simple du camarade arr\u00eat\u00e9 et d\u2019ouverture d\u2019un dialogue pour pouvoir parler des probl\u00e8mes que pose la nouvelle organisation syndicale et interpellons toutes les organisations syndicales du Togo et d\u2019ailleurs du monde entier pour que nous puissions vraiment lutter pour les acquis des droits syndicaux.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Ayao Gbandjou d\u00e9plore la mani\u00e8re dont le gouvernement traite et intimide les enseignants membres du Syndicat des enseignants du Togo (SET).<\/p>\n","protected":false},"author":7,"featured_media":1779,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1],"tags":[],"yst_prominent_words":[186,839,224],"yoast_head":"\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\t\n\t\n\n\n\n\n