En conférence de presse ce dimanche 24 janvier 2021, le Mouvement du peuple pour la liberté a réitéré son engagement à œuvrer pour la libération des prisonniers politiques au Togo. Voici sa déclaration.

MOUVEMENT DU PEUPLE POUR LA LIBERTÉ. (M.P.L.)

*CONFÉRENCE DE PRESSE DU 24 JANVIER 2021*

Martin Niemöler, Pasteur protestant arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, qui fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau et libéré par la chute du régime nazi en 1945 a écrit ceci, je cite :

_”Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste._

_Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste._

_Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai pas protesté, je n’étais pas juif._

_Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté, je n’étais pas catholique._

_Puis ils sont venus me chercher et il ne restait plus personne pour protester.”_

C’est avec cette pensée de Martin Niemöler que le Mouvement du Peuple pour la Liberté annonce, en ce jour, une mobilisation pour la libération des détenus politiques dans notre pays.

En effet, depuis les manifestations d’août 2017, des dizaines de nos compatriotes ont été arrêtés et détenus sans jugement dans les différentes prisons de notre pays.

La plupart de ces prisonniers sont privés de tout y compris une simple visite de leurs familles respectives.

C’est ainsi qu’environ soixante d’entre eux, préalablement détenus à la prison civile de Lomé, ont été enlevés à l’aube du quatorze (14) juin 2019 pour être transférés au camp de gendarmerie de Lomé. 

C’est à cette date qu’a débuté le cauchemar de ceux qu’il convient d’appeler aujourd’hui les otages de la dynastie Gnassingbé. 

Leurs conditions de détention et de séjour carcéral ne sont que peines et amertume, laissant croire que le régime a décidé de les tuer à petit feu.

Il est évident pour tous de constater l’échec lamentable de la feuille de route de la CEDEAO qui a été élaborée pour une sortie de crise dans notre pays, au lendemain du soulèvement d’août 2017.

 Malheureusement, à ce jour, des otages politiques du système RPT/UNIR croupissent encore dans les geôles de notre pays, abandonnés à leur triste sort.

 Le six Août deux mille dix huit , le MPL, par le biais d’un mémorandum, a qualifié cette feuille de route de décisions injustes et dangereuses. L’une des injustices de cette feuille de route est le maintient de ses otages politiques en détention pour le bon plaisir du prince de la Marina. Le MPL réclame la mise en liberté sans condition et sans délai de tous les otages politiques au Togo, pour l’apaisement de la situation sociopolitique extrêmement tendue depuis un moment.

Le MPL proteste vigoureusement contre les traitements inhumains et dégradants faits à nos compatriotes dont le seul tort est de se lever pour réclamer une répartition équitable des biens de notre pays.

Il annonce, par la même occasion, la constitution d’un collège d’avocats pour défendre la cause de ces oubliés de la république *et lance un appel patriotique à tous les avocats inscrits au barreau de Lomé pour se joindre à nous pour défendre cette noble cause puisque ces détenus se battaient  pour l’intérêt commun. Plusieurs d’entre eux commencent à perdre la vue, d’autres perdent le raisonnement et, malheureusement, cinq d’entre eux y ont laissé leur vie, laissant derrière eux veuves et orphelins.

Il demande, enfin, aux populations togolaises de rester mobilisées pour se battre, afin qu’advienne dans notre pays un État de droit. Seul ce dernier pourra nous éviter d’être, dans notre propre pays, des cadavres ambulants ou des prisonniers en sursis et nous offrira la possibilité de nous exprimer librement sur la gestion de la cité.

 Aujourd’hui, c’est eux ; demain, ça pourra être nous, si nous ne faisons rien pour établir un rapport de force susceptible de faire respecter la volonté du peuple. Ils sont forts parce que nous sommes couchés!!! Réveillons nous!!!

Que la providence veille sur chacun de nous.

Je vous remercie

Le bureau National.