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Togo-Arrestation des leaders de SET : Le gouvernement a-t-il fait la publicité des syndicalistes ?

Par Robert DOUTI

” Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ” disait Blaise PASCAL, malheureusement le gouvernement togolais semble ne pas avoir connaissance de cette maxime.cLa semaine qui vient de s’écouler aurait été marquée par des mouvements d’humeur dans le secteur éducatif suite à l’arrestation dans la nuit du samedi 16 septembre à Kara de BAHO Essohanam , rapporteur du syndicat des enseignants du Togo (SET) par des éléments de la brigade antigangs suivie selon certaines sources d’une descente musclée au domicile du secrétaire général du même syndicat à Adetikopé (une banlieue de la capitale), d’un groupe de gendarmes qui aurait emporté sa voiture et sa moto. D’autres membres du bureau de ce nouveau syndicat dont Élie ADEKPLOR pris de peur choisirent de prendre la clef des champs et la panique s’invita dans les instances dirigeantes du jeune syndicat.

Dans la foulée, le mercredi 20 janvier au matin, trois autres syndicalistes dont le Secrétaire général Renan GNONKPA furent arrêtés alors même qu’ils étaient en pleine réunion à Lomé au siège de la STT (synergie des travailleurs du Togo).

Il n’en fallait pas plus pour faire monter le mercure dans les rangs des enseignants qui durcirent le ton avec un mot d’ordre de grève de 72 heures. Les condamnations fusent de partout dans l’opinion publique mais le gouvernement décide de maintenir la pression.La suite, tout le monde la connaît : Rencontre des fédérations de l’éducation & Centrales syndicales avec la partie gouvernementale, pluie de notes de service et de mises aux points de la part du gouvernement assorties de menaces de sanctions aux enseignants, réponse par voie de courrier à la plateforme déposée par le SET, sortie médiatique du ministre de la fonction publique sur New World TV, libération des enseignants arrêtés…Bref la grogne dans le secteur éducatif aurait été à la Une de l’actualité nationale toute cette semaine qui vient de s’écouler.

Que retenir de tous ces événements ?

Le gouvernement togolais est reconnu pour son obsession a toujours déplacer les problèmes au lieu de les résoudre, à ne jamais respecter les accords qu’il signe sous la pression une fois le calme revenu et surtout à vouloir résoudre tous les problèmes par la voix de la force. Que d’erreurs !Il y’a quelques mois, dans une de nos parutions nous titrions:” Rentrée scolaire 2021 : Dodji kokoroko n’est pas encore sortie de l’auberge”, ce n’était pas une prophétie mais en observateur avisé du monde scolaire dans notre pays, nous savions que le feu couvait sous la cendre et que tout pouvait exploser à la moindre incartade.

Ce matin, c’est avec joie que la communauté enseignante dans son ensemble et l’opinion publique ont appris la libération du dernier syndicaliste qui était encore detenu à Kara et la levée du mot d’ordre de grève de la part des syndicalistes.Mais cela suffirait-il pour ramener une sérénité durable dans les établissements scolaires ? Répondre à l’affirmative serait un mensonge d’État.

Dès son parachutage à la tête du MEPSTA,le professeur kokoroko ne s’est pas fait prier pour montrer à quiconque son ambition de”mettre de l’ordre”dans la maison par la force et à l’époque nous disions que ” de Solitioki ESSO en passant par Léguézim-BALOUKI , MANGANAWÈ et komi TCHAKPÉLÉ, l’expérience à montré que c’est par la sagesse et finesse que les problèmes dans ce secteur trouvent solutions ” et les faits semblent démontrer que nous avions raison.Félicitations au passage au gouvernement pour cette sage décision de libérer les enseignants arrêtés afin de ramener le calme dans les établissements scolaires. Il est temps de se demander si on avait besoin de ces arrestations musclées pour résoudre un problème qui aurait dû l’être par la voix de la négociation.L’on a envie de dire que par ces actes,le gouvernement n’a fait que tenter de tuer un moustique posé sur sa jambe avec une grosse massue !

” On connaît bien le nom du père mais on l’appelle papa” a-t-on coutume de dire chez nous.Choisir la voix de la négociation pour résoudre un différend loin d’être une marque de lâcheté ou de faiblesse est plutôt faire preuve de sagesse et de maturité et l’on est tenté de dire que la maturité est ce qui manquerait le plus au professeur kokoroko qui se presse à vouloir morceler un gésier avec une machette.
Les arrestations et libérations des membres du SET ont été une publicité gratuite à ce syndicat naissant et cela fait l’affaire des enseignants qui se frotteraient actuellement les mains.La thérapie de la force qui a soigné les maux dont souffrait le monde universitaire à l’Université de Lomé sous la présidence de l’actuel locataire du MEPSTA vient de montrer ses limites avec les enseignants et certainement le ministre en aurait pris conscience.En décidant de”broyer le SET”(sic) le professeur Dodji kokoroko aurait sans doute oublié qu’il était en train d’appuyer sur un mauvais levier car la force brute même si elle est une solution ne saurait être la solution!

Du côté des syndicalistes,il faudrait désormais agir avec patience, sagesse et munitie afin d’éviter des crises inutiles s’il s’avère que ces derniers auraient refusé de répondre à moults invitation par téléphone de la gendarmerie pour raison d’enquêtes et c’est ce qui aurait été l’une des raisons de leur arrestation.Le monde scolaire a besoin de sérénité surtout après une année scolaire bâclée pour à cause de la pandémie pour prétendre à des résultats satisfaisants en fin d’année.Les enseignants sembleraient-il seraint dans la quasi totalité en courroux après la relecture du protocole d’accord qu’ils considèrent comme leur bible&coran et la gratification promise en lieu et place de l’indexation feraient grincer énormément les dents chez ces derniers.

Vivement que le gouvernement et syndicats trouvent une fois encore le moyen d’accorder leur violon au grand bonheur des élèves et écoliers du Togo.