Hama Amadou, un dirigeant de l’opposition nigérienne a été emprisonné lundi pour son rôle présumé dans les troubles qui ont suivi la proclamation des résultats de l’élection présidentielle.

Des centaines de personnes ont été arrêtées et deux ont été tuées après que des violences aient éclaté à la suite de la déclaration de la commission électorale selon laquelle l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum avait remporté le vote du 23 février avec 55,75%.

Les procureurs ont déclaré qu’Amadou “avait été placé sous mandat d’arrêt à [la prison de] Filingué” à Niamey pour “de nombreux chefs d’accusation”, dont “sa complicité” dans des manifestations et la destruction de biens.

L’ancien Premier ministre est également accusé de “propagande régionaliste” et “de déclarations susceptibles de dresser les gens les uns contre les autres”.

Le ministre de l’Intérieur Alkache Alhada avait accusé Amadou d’être «l’auteur principal» des troubles qui ont éclaté dans la capitale Niamey ces derniers jours.

Amadou a été interdit de contester le résultat des élections en raison d’une condamnation pour trafic de bébés, une accusation qui, selon lui, était politiquement motivée.

Mahamane Ousmane, qui a recueilli, d’après la CENI 44,25% de voix, conteste le résultat et a déclaré qu’il avait remporté de justesse l’élection.

Lundi, la coalition d’opposition Cap 20/21 et ses alliés ont annoncé leur détermination à “défendre” la “victoire” de l’opposant Mahamane Ousmane “par tous les moyens légaux”.

Dans la foulée la coalition exige la “libération inconditionnelle” des personnes arrêtées, dont Amadou.

Notons que parmi les personnes arrêtées se trouve également l’ancien chef d’état-major des armées Moumouni Boureima, proche allié d’Amadou, accusé d’être l’un des «chefs» de ces troubles poste-électorales.