Des milliers d’Algériens, dont la plupart sont des étudiants, se sont rassemblés contre le gouvernement mardi au mépris des mesures décrétées par l’État, en raison de la pandémie Covid-19.
Pour la deuxième semaine consécutive, de jeunes manifestants accompagnés de conférenciers et d’autres partisans ont déferlé dans le centre d’Alger, criant des slogans exigeant «une Algérie libre et démocratique» et la fin de la domination militaire du pays d’Afrique du Nord.
Selon les médias locaux, les forces de sécurité ont tenté de bloquer certains manifestants, provoquant quelques affrontements.
La Police avait également empêché les manifestants d’atteindre l’emblématique bureau de poste principal, qui avait vu de vastes rassemblements lors des manifestations pré-Covid.
Le mouvement de protestation Hirak a éclaté en février 2019, indigné par la candidature du président de l’époque Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
Ce dernier a été contraint de démissionner des semaines plus tard, mais le mouvement s’est poursuivi avec des manifestations deux fois par semaine, exigeant des réformes radicales des institutions sclérosées de l’Algérie.
Près d’un an plus tard, les Algériens ont de nouveau envahi les rues le 22 février pour marquer le deuxième anniversaire du mouvement.
Mardi a également vu des rassemblements dans la région traditionnellement agitée du nord-est de la Kabylie, selon les informations relayées.
Le successeur de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, élu lors d’un scrutin largement boycotté en décembre 2019, a ostensiblement contacté le mouvement tout en cherchant à le neutraliser.
La marche de mardi est intervenue un jour après la diffusion d’une interview dans laquelle il affirmait que les exigences du “Hirak populaire et authentique” avaient été largement satisfaites.
“Le peuple algérien est descendu dans la rue et nous avons répondu à ses demandes”, a-t-il déclaré.
Mais mardi, les manifestants se sont moqués de Tebboune en criant: “élus par fraude, nommés par l’armée!”