Les appels \u00e0 la retenue et au professionnalisme lanc\u00e9s aux forces de d\u00e9fense et de s\u00e9curit\u00e9 qui font partie de la force anti-pand\u00e9mie, mise en place pour la lutte contre le coronavirus, semblent tomber dans des oreilles de sourds.<\/strong> Les exactions sur les pauvres citoyens continuent. Le num\u00e9ro vert 1014 cr\u00e9\u00e9 pour signaler ces bavures a montr\u00e9 suffisamment ses limites. La semaine derni\u00e8re, c\u2019\u00e9tait sur une vieille dame de presque 70 ans que les hommes en uniforme ont jet\u00e9 leur d\u00e9volu.<\/p>\n\n\n\n

Lorsque notre R\u00e9daction a appris l\u2019information, elle ne s\u2019est pas jet\u00e9e sur l\u2019occasion pour pondre un article. Elle a voulu attendre, s\u2019informer davantage, mener les enqu\u00eates aupr\u00e8s des proches et m\u00eame chez la victime de la bavure. Ce qu\u2019on a appris fait piti\u00e9 et am\u00e8ne \u00e0 s\u2019interroger sur la consid\u00e9ration que les forces de d\u00e9fense et de s\u00e9curit\u00e9 ont pour leurs fr\u00e8res, les civils. Le malheur de cette vieille dame, c\u2019est qu\u2019elle n\u2019avait pas des toilettes dans la maison o\u00f9 elle vit avec ses enfants et petits-enfants. M\u00eame la nuit, elle devra sortir pour aller se soulager dehors.<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n

<b>Voici les t\u00e9moignages de la vieille dame<\/b><\/p>\n\n\n\n

\u00ab Quelque chose m\u2019est arriv\u00e9e la derni\u00e8re fois. Je m\u2019appr\u00eatais \u00e0 prendre ma douche lorsque j\u2019ai senti le besoin d\u2019aller me soulager. Et donc j\u2019ai demand\u00e9 \u00e0 deux de mes enfants de m\u2019accompagner, ils \u00e9taient rest\u00e9s devant le portail. Apr\u00e8s m\u2019\u00eatre soulag\u00e9e, mes enfants sont rentr\u00e9s quand ils m\u2019ont vu revenir vers la maison. Et puis j\u2019ai entendu des voix qui interpellaient : \u00ab Qui sont l\u00e0-bas ? \u00bb. En m\u00eame temps, j\u2019ai re\u00e7u une matraque dans le dos. Je me demandais ce qui se passait. Je suis tomb\u00e9 dans la maison et l\u2019homme en uniforme a continu\u00e9 par me tabasser. Dans ma douleur, j\u2019ai commenc\u00e9 par crier en appelant au secours. Les gens sont sortis croyant que ce sont des voleurs qui m\u2019ont attaqu\u00e9. Ils sont sortis avec des coupe-coupe et des b\u00e2tons. Mais comme ils ont remarqu\u00e9 que ce sont les forces de s\u00e9curit\u00e9, ils ont d\u00e9pos\u00e9 ces armes blanches. Ils demandaient aux soldats ce qui se passe et pourquoi ils me tabassent. Ils parlaient le fran\u00e7ais entre eux, mais comme je ne comprends pas, je ne savais ce dont ils discutaient exactement. Mais l\u2019un des \u00e9l\u00e9ments disait que je mens et que c\u2019est moi-m\u00eame qui suis tomb\u00e9e, alors que c\u2019\u00e9tait lorsqu\u2019il me tabassait que je suis tomb\u00e9e. J\u2019ai une entorse au bras, les coups re\u00e7us au niveau de la poitrine ont cr\u00e9\u00e9 des l\u00e9sions qui ont fait couler le sang (\u2026). Lorsque nous sommes all\u00e9s \u00e0 leur poste le lendemain, leur sup\u00e9rieur a remis de l\u2019argent \u00e0 mon enfant pour payer mes m\u00e9dicaments. Mais j\u2019ai dit \u00e0 mon enfant de garder l\u2019argent, qu\u2019on ne va pas l\u2019utiliser. Je rappelle que le matin, les deux \u00e9l\u00e9ments qui m\u2019ont battu sont revenus pour me tendre un billet de 2 000 FCFA pour prendre de la bouillie. Je leur ai dit que je ne prends pas, et que l\u2019affaire est dans les mains des autorit\u00e9s comp\u00e9tentes\u2026 \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Voil\u00e0 les m\u00e9saventures d\u2019une vielle dame dont le seul p\u00e9ch\u00e9 est de n\u2019avoir pas des toilettes chez elle \u00e0 la maison. Pire, ce triste \u00e9v\u00e9nement se passe dans une localit\u00e9, Devikinm\u00e9 (dans la pr\u00e9fecture des Lacs), qui n\u2019est pas concern\u00e9e par le couvre-feu<\/a>. Puisqu\u2019en dehors du Grand Lom\u00e9 et des pr\u00e9fectures d\u2019Ago\u00e8-nyiv\u00e9 et du Golfe, c\u2019est la pr\u00e9fecture de Tchaoudjo qui est aussi touch\u00e9e par le couvre-feu. Comment se fait-il que des hommes en uniforme puissent se permettre de telle bavure en toute impunit\u00e9 ?<\/p>\n\n\n\n

A en croire les proches de la vieille dame, lorsque le 1014 a \u00e9t\u00e9 contact\u00e9, on a reproch\u00e9 \u00e0 la victime d\u2019\u00eatre sorti \u00e0 une heure o\u00f9 le couvre-feu a commenc\u00e9. Ce qui veut dire que quelque part, on a approuv\u00e9 le travail de ces \u00e9l\u00e9ments qui, au lendemain de la forfaiture, avaient commenc\u00e9 par avoir du remord.<\/p>\n\n\n\n

Mais au-del\u00e0 de tout, la victime ne compte pas s\u2019arr\u00eater-l\u00e0. Puisque selon ses d\u00e9clarations, elle est une pr\u00eatresse. Et en tant que telle, son sang ne devrait pas toucher le sol, comme les hommes en uniforme l\u2019ont fait. \u00ab Je veux rappeler une chose. Je suis une vodoussi (pr\u00eatresse). Mon sang est vers\u00e9. Et donc, les vodou que j\u2019adore vont demander des comptes \u00e0 ceux qui ont \u00e9t\u00e9 \u00e0 l\u2019origine de \u00e7a \u00bb, a-t-elle averti. Il faut alors, selon elle, des c\u00e9r\u00e9monies pour arr\u00eater la furie des vodous.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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